Rien ne va plus, « œuvres-sites » et performance autour de l’œuvre de François Rabelais, est la restitution d’une résidence d’artistes reçue au musée Rabelais entre septembre et octobre 2019.
Le projet du duo mêle arts visuels, performance et arts de la scène.
Thème : Habiter le lieu – installation mai-décembre 2021
Artistes : Didier Galas metteur en scène comédien / Jean-François Guillon artiste plasticien
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Visible au seuil de La Devinière, l’insertion énigmatique de lettres alphabétiques dans les boulins du pigeonner s’impose comme un message gravé sur le frontispice à l’entrée de l’abbaye de Thélème. Ces mots sont difficilement compréhensibles puisqu’ils puisent leurs origine s dans la langue des Antipodes, du pathelinois ou encore du lanternois. Rabelais place ses mots dans la bouche de Panurge lors de la rencontre avec Pantagruel. La discussion étrange se conclue par l’expression en langue française celle du jardin de France, la Touraine.
Entre poésie et signalétique les œuvres plastiques de Jean-François Guillon s’immiscent et se déploient également dans les jardins avec les insectes gothiques et le panneau signalétique « bergers/ fouaciers » qui reprend symbolique l’opposition des deux camps qui mènera à la fameuse guerre picrocholine. C’est véritablement comme une « matière texte » que le duo d’artistes a investi l’œuvre, tour à tour par la mise en scène, la création théâtre et par des réalisations plastiques.
A travers leurs créations, ils souhaitent « Habiter le lieu » et nous rendre témoins attentifs, observateurs de l’état de notre monde tel que Pantagruel en porte la marque éponyme : puisque Panta – du grec veut dit tout et Gruel du « mauresque » veut dire altéré, cela signifie que lors de la nativité du géant, le monde se trouvait tout altéré. L’Humanité est en recherche de « désaltération » utile pour comprendre l’époque et inventer l’avenir !
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Commissariat artistique Anne-Laure Chamboissier
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Deux artistes reçus en résidence à La Devinière
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Jean-François Guillon
Jean-François Guillon développe depuis une vingtaine d’années un
travail mettant en jeu le texte écrit : sculptures, dessins, poèmes visuels et
dispositifs minimalistes, conçus à l’occasion d’expositions ou d’interventions
dans l’espace urbain. Son travail a été montré récemment au centre d’art Le
19 à Montbéliard (2013), à la galerie Contexts à Paris (2014), et au
Musée des Arts Décoratifs, où il a scénographié l’exposition de jouets Parade
(2014). Il pratique également la performance : ses dernières
propositions ont été présentées à la galerie Thaddaeus Ropac à –Pantin (Jeune Création en
2016), à la galerie Laure Roynette (Paris) en 2018, ou à l’occasion de de la Nuit
de la Philosophie (Beaux-Arts de Paris en 2018, UNESCO en 2019). Il
exposera son travail en 2020 au Centre d’art Jean Cocteau (Les Lilas), et
réalisera à l’occasion une intervention dans la ville. Enfin, il collabore avec Didier Galas depuis
2007, en prenant en charge la conception visuelle des spectacles qu’ils
conçoivent ensemble (scénographie, costumes), et en assurant une présence
scénique sur certains projets.
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Didier Galas
Didier Galas s’est très tôt intéressé au masque et à la révélation du corps au plateau. Une passion qui le transporte depuis plus de trente ans de l’Occident vers l’Orient, et du métier d’acteur à celui de metteur en scène. Prônant un théâtre dans la Cité, son approche trouve une expression poétique inspirée par le poète François Rabelais, et un engagement politique à l’image du personnage Ahmed inventé par le philosophe Alain Badiou. En 2014, il fonde la compagnie les Hauts Parleurs, avec l’artiste Jean-François Guillon. Dernièrement, il a présenté Ahmed revient au Festival d’Avignon 2018 ou La Vérité sur Pinocchio au TNP-Villeurbanne, en 2016. Il a initié un cycle théâtral Rabelais : Paroles horrificques et dragées perlées (Centre Pompidou-Paris, 2006) ; Parlaparole (Festival Mettre en scène TNB-Rennes, 2012) ; Rabelais versus Nostradamus (Auditorium du Louvre-Paris, 2014) ; La Vertu héroïque (Scène Thélème-Paris, 2017) ; Rien ne va plus sera l’aboutissement de ce travail.